samedi 17 octobre 2015

Ragú de luxe

Quand j'étais étudiante en Histoire, j'avais trouvé une recette de spaghetti à la bolognaise dans un Vie féminine des années '50... Le choc. Ainsi donc, tout le monde ne savait pas déjà en faire? Eeeh non, si le "spaghetti bolo" est devenu ultra populaire à la fin du 20 à siècle -jusqu'à atteindre le statut de "plat par défaut" pour les scouts et les étudiants des années 1990 - les Belges des années 50 (appelons-la Sylvie) n'étaient pas vraiment familièr-e-s avec ce plat mystérieux et exotique: au fond, la cuisine italienne devait avoir à l'époque le même statut d'exotisme que la cuisine vietnamienne a aujourd'hui.
 

L'arrivée des Italiens venus travailler en Belgique après la deuxième guerre mondiale a favorisé comme partout dans le monde, la popularité d'une cuisine italienne internationale - pas toujours représentative de l'authentique, puisque dans le Sud de l'Italie en particulier - c'est de là que venaient beaucoup de nos nouveaux camarades- l'essentiel de la cuisine était à base de blé et de tomates (...et d'huile d'olive): ni viande, ni beurre, ni crème, ni rien d'onéreux, juste des ingrédients accessibles dont la saveur se suffit à elle même... 

Le ragù à la bolognaise est différent, c'est un truc de luxe. Autre luxe: le temps. Voilà une recette pour quand vous avez toute la journée, parce que c'est meilleur mijoté longtemps à feu très doux. C'est le mode de cuisson le plus adapté aux proténes de soja texturées (PST)*, qui ont  besoin de temps pour s'imprégner un max de saveurs.


Ingrédients
  • 1 tasse de protéines de soja texturées (pst)*
  • 3 gousses d'ail
  • 3 à 6 échalotes
  • 3 càs de huile d'olive
  • 1 pincée de piment, 
  • 1 pincée de poivre
  • 1 pincée d'origan, 
  • 2 feuilles de laurier, 
  • 1 pincée de cumin
  • 1 pincée d'ail en poudre
  • 1 verre vin rouge
  • 1 càs de tamari
  • 1 càs de vinaigre balsamique
  • 2 tomates (pelées, si vous avez vraiment beaucoup de temps)
  • 1 boîte de concentré de tomate
  • bouillon végétal ou eau
  • ail en poudre

Préparation
  1. Dans un grand bol, verser les pst et les faire réhydrater dans de l'eau chaude avec le tamari ail en poudre et le laurier, et ce envirron 30 minutes
  2. Écraser les gousses d'ail, peler les échalotes et éventuellement les couper en 2 ou 4 dans le sens de la longueur (faut voir leur taille)
  3. Dans un poele: faites revenir dans l'huile d'olive, à feu très doux, les échalotes et l'ail (20 à 30 minutes)
  4. Rincer les PST, ajouter 1 cuillère ou 2 de tamari
  5. Ajouter les pst égouttées et le laurier dans le poelon
  6. Ajouter les herbes et épices
  7. Couvrir et laisser mijoter
  8. Pendant ce temps, couper les tomates en grands morceaux
  9. Ajouter les tomates sur le reste et recouvrir, laisser mijoter
  10. Après 30 minutes, touiller avec une cuillère en bois, (éventuellement enlever les grands bouts de peau de tomate qui font désordre - c'est un peu laborieurx mais bien moins que de peler les tomates au début)
  11. Ajouter le concentré de tomate
  12. Laisser mijoter encore au moins 20 minutes
  13. Ajouter le vin rouge
  14. Rectifier l'assaisonement
  15. Rectifier éventuellement l'épaisseur (ajouter de l'eau si ce n'est pas assez fluide)
  16. Tout à la fin: verser sur la sauce un filet d'huile d'olive
  17. Servir avec pâtes courtes (ou faites-en une lasagne, si vous avez vraiment plein de temps)... Au fait, le ragout est encore meilleur le lendemain, évidemment...

*L'ingrédient déjanté: les PST

Le grand défi de l'après guerre: comment nourrir tout le monde? ...Notez, d'un point de vue strictement chronologique, nous nous trouvons toujours "après la guerre" - et la question de nourrir tout le monde n'est toujours pas réglée.

Les pst, en tout cas, c'était et c'est toujours un excellent début de réponse. Pour plus de blabla sur les pst, n'hésitez pas à relire la recette de shepherd's pie.



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